Julija Wohlberg est depuis enfant dotée d’un caractère que l’on pourrait qualifier de passionné. Chez elle, tout est décuplé au centuple : lorsqu’elle aime, c’est de tout son cœur, lorsqu’elle déteste, c’est de toute son âme. Ses émotions sont extrêmes et l’indifférence lui est presque inconnue. Il est rare cependant qu’elle se vexe ou qu’elle soit véritablement énervée, étant du genre à ne prendre quelque chose de travers que lorsque cela la vise directement. Lorsqu’elle était plus jeune, la moindre de ses émotions pouvait se lire sans mal sur son visage et il était aisé de comprendre ce qu’elle pouvait bien penser en un coup d’œil. Cela a pourtant peu à peu  changé avec l’âge et il est rare désormais qu’elle montre autre chose que des sourires. Ses larmes, sa colère, elle les garde pour elle, détestant ce côté trop violent de sa personnalité.  Elle a tendance à trop prendre sur elle et à accumuler, jusqu’à ce que cela passe ou jusqu’à ce que quelque chose finisse par la faire craquer. C’est également aussi sans doute pour cela qu’elle n’est pas quelqu’un qui aime particulièrement parler d’elle-même et a trop tendance à faire passer les autres avant elle, plutôt que de s’attarder sur ses propres sentiments. Elle accorde sans doute trop d’importance à ce qui se passe autour d’elle pour véritablement se focaliser sur sa personne, ce qui peut parfois lui porter préjudice. Elle ne sait pas exactement prendre soin d’elle et préfère ignorer tout problème personnel jusqu’à ce qu’il s’en aille plutôt de le régler. En ce qui concerne le reste, cependant, elle assume pleinement ses responsabilités et ses erreurs. Elle est quelqu’un d’investi et empli d’ambition, ce qui l’a sans aucun doute aidée pendant toutes les années qu’elle a passé sur les bancs de CalTech, en Californie. Elle n’évite pas les obstacles, puisqu’ils sont généralement ce qui l’intéressent le plus et ce qui la poussent à se surpasser. Persévérante, il est rare de la voir baisser les bras, surtout en ce qui concerne son travail, qui la passionne toujours autant. Elle a eu du mal à choisir une voie pour ses études supérieures, avant de se diriger vers la biologie, ayant toujours eu une affiliation particulière à la science. Cela ne l’a pas empêchée d’acquérir d’autres connaissances sans rapport, occupant son temps libre avec l’apprentissage de savoirs aussi inutiles pour certains que pratiques pour d’autres. Ainsi, elle sait parler cinq langues différentes, se servir d’une arme à feu, piloter un petit avion et balancer une dizaine de cuillères sur son visage, entre autres. Elle est de nature indécise et se force parfois à prendre une décision lorsqu’elle sait qu’elle pourrait perdre trop de temps à faire son choix. On pourrait également la qualifier de naïve, puisqu’elle passe plus de temps dans son imagination que dans la vie réelle. Elle lit beaucoup de romans, adorant la sensation de se perdre dans un univers autre que le sien et a la même passion pour le cinéma et les séries télévisées. Beaucoup la pense naïve également car elle a tendance à accorder sa confiance trop facilement et à ne pas voir les mauvaises intentions que l’on peut avoir envers elle. Elle s’est bien trop souvent retrouvée blessée à cause de ses erreurs de jugement, bien qu’elle ne l’ait jamais laissé transparaître. A présent, elle pense que ce genre de choses ne pourra plus lui arriver, persuadée en quittant la Terre d’avoir tout abandonné derrière elle, prête à finir ses jours en compagnie des vingt-neuf autres personnes constituant l’équipe du vaisseau Harvelle.

Malgré sa difficulté à prendre des décisions, son implication dans le projet Exodus a toujours été une certitude. Lorsque la NASA l'a approchée avec cette proposition, elle a immédiatement su qu'elle avait envie de dire oui, réalisant que cette fois-ci, l'intérêt collectif était plus important que le sien. Il y a également eu une certaine part d'égoïsme dans sa décision, une certaine part de fierté à l'idée d'avoir été choisie, elle, pour cette mission. Elle avait conscience en partant d'abandonner tout ce qu'elle avait un jour connu et de quitter la Terre sans doute pour la dernière fois mais l'idée de parcourir l'univers fut suffisante pour la convaincre qu'il s'agissait d'une opportunité unique.

Elle a été surprise mais quelque part, elle s'y attendait. Elle savait qu'en partant de Terre, il y avait une chance pour que le temps s'écoule différemment et pour que ses proches vieillissent plus rapidement qu'elle. Cependant, elle avait toujours pensé qu'ils arriveraient à Harvelle et que le reste de la planète les rejoindrait à temps pour qu'elle puisse revoir sa sœur jumelle et ses parents. En apprenant qu'un siècle s'est écoulé, elle a compris que cela n'arriverait jamais à présent et que les au revoir qu'elle leur avait adressé étaient en fait des adieux. Cette nouvelle a fait naître un sentiment de regret chez elle, regret de ne pas avoir refusé, regret de ne pas être restée sur Terre pour mourir aux côtés de sa jumelle. Ce qui l'attriste le plus est de ne pas savoir quel genre de vie elle a vécu.

Elle n'a pas réellement d'avis sur la question. Elle souhaite en savoir plus, elle souhaite découvrir leur civilisation et comprendre comment ils ont survécu pendant cent ans mais par-dessus tout, elle veut rejoindre Ground Zero et essayer de reprendre un semblant de vie normale. Pour l'instant, elle n'a pas l'impression que les Grounders soient particulièrement hostiles mais elle devine sans mal qu'aller les aborder alors qu'ils ont détruit une partie de leur territoire en atterrissant n'est pas la meilleure idée qui soit. Elle préfère garder ses distances pour le moment et retrouver la civilisation terrienne.