feat Katee Sackhoff
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Nom: Moreau. Prénom(s): Harper. Surnom(s): Son CV lui avait valu le surnom de Zero Casualty, abrégé en Zéro par ses collègue mais certains sur le vaisseau l'appellent parfois Kiwi pour ses origines. Âge et date de naissance: 30 ans – un 8 janvier 2029.  Origines: Née et élevée en Nouvelle Zélande.. Occupation: Militaire – ex-membre du Special Air Service of New Zealand, elle a été embauchée pour protéger l'équipage et explorer les planètes. Statut civil: Célibataire. Groupe: Spacewalker.


De prime abord, Harper Moreau ressemble au cliché de la femme soldat. Le genre à cacher d'intenses troubles intérieurs sous une carapace abrasive. Pourtant cinq minutes en sa compagnie suffiront à dissiper ce malentendu. D'un naturel plutôt calme et réservé, la jeune femme reconnaît volontiers que son profil peut surprendre au milieu des taciturnes et des têtes brûlées. D'ailleurs si vous lui posez la question, elle vous répondra avec honnêteté que les deux premières raisons de son engagement sont la tradition familiale et une absence de vocation pour autre chose. Elle ajoute qu'elle a eu la chance de découvrir que, non content d'aimer ça, elle y était aussi plutôt douée.
Connue pour sa prudence, sa capacité à gérer la pression et l'absence de pertes civiles sur les missions où elle a été déployée, Harper "Zero Casualty" Moreau était la candidate idéale autant pour l'exploration des planètes que pour la protection des civils. Intransigeante en matière de sécurité, elle ne s'est pas fait que des amis en s'exprimant haut et fort sur les actions et les comportements qu'elle juge dénués de bon sens.
Plutôt introvertie, elle éprouve le besoin de se retrouver seule pour se ressourcer mais si, depuis leur arrivée sur Vesta et la réalisation de leur décalage temporel – un siècle tout de même – elle passe plus de temps avec ses coéquipiers, seuls encore capables de se souvenir de la Terre à l'époque où elle-même y vivait. Sa sociabilité nouvelle n'est pas le seul changement induit par l'atterrissage sur Vesta. Depuis leur arrivée sur cette planète, une planète vivante, Harper ressent l'appel de la découverte. La situation du groupe n'étant toujours pas assurée, elle n'y songe pas sérieusement pour le moment mais quand tout aura retrouvé un semblant de normalité, elle se posera la question.

Liste non exhaustives de particularités, manies et habitudes : Harper est sensible à la caféine. Trop sensible. Une tasse et la voilà aussi euphorique que sous l'effet de l'alcool. Gueule de bois inclue à l'arrivée. Autant vous dire qu'elle évite. • Elle a conservé un petit disque dur contenant de la musique, des films et des livres terriens. Avec sa photo de famille, c'est l'objet auquel elle tient le plus. • Il lui arrive de fumer le cigare. • Devenue plutôt proche de Seth, elle s'est fait un devoir de lui apprendre à apprécier les blagues. Tout son répertoire y passe. • Elle joue du ukulélé et de l'harmonica et il lui arrive de chanter quand elle se croit seule. Mais même les tortures les plus raffinées ne pourraient réussir à le lui faire admettre. • Élevée avec une grand-mère biologiste, elle a toujours rêvé d'avoir un animal de compagnie et il se pourrait bien qu'elle tente d'apprivoiser une bestiole de Vesta un jour prochain. • Lorsqu'elle est en mission, elle plaisante régulièrement pour détendre l'atmosphère mais elle reste avant tout un soldat professionnel.


Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter de faire partie du Projet Exodus, en ayant conscience de l’implication que cela représentait ? 


Comment avez-vous réagi en apprenant que votre incident sur Harvelle vous avait coûté plus d’un siècle sur Terre ? Aviez-vous de la famille que vous auriez souhaité revoir ? 


Souhaitez-vous établir une alliance avec la civilisation descendante de l’autre équipe d’astronautes ? Ou considérez-vous qu’elle est hostile, de ce que vous avez pu observer jusqu’à présent ? 

2059
Les vagues léchaient le rivage dans un grand bruit de galets remués. Assise au bord de l'eau, Harper pataugeait dans ses souvenirs.

2035
"Avant il y avait des poissons. Des requins, des dauphins et même parfois des baleines. Aujourd'hui, il ne reste que de l'eau, du sel et des regrets." Le caillou jeté par la main encore ferme de la vieille femme rebondit une fois sur l'écume avant de s'abîmer avec un plouf assourdi. Harper, petite fille alors, embrasse l'étendu grise sous le ciel plombé en essayant d'éviter sa grand-mère. Lorsqu'elle est comme ça, son aïeule lui fait peur. Elle parle d'eaux mortes, de passé meurtrier et de futur assassiné. Dans ces moments-là, Harper a l'impression que le monde n'est qu'un gigantesque cimetière à ciel ouvert. "Je suis désolée, ma chérie. J'aurais aimé te léguer autre chose que ça." "Les poissons reviendront peut-être un jour." Un sourire amer passe sur le visage buriné de la vieille femme. "Oui un jour..."

2059
Mais nous ne serons plus là pour le voir. La phrase était restée en suspens pendant presque vingt ans mais maintenant Harper pouvait la terminer. Elle pouvait voir ce que sa grand-mère voyait dans le ciel sale, les eaux souillées et les terres arides bouffées aux mites. Ce que ses propres parents, emportés l'année dernière par les complications respiratoires qu'entraînaient les tempêtes, avaient pu constater à leur tour. La Terre était malade. Mourante aux dire de certains. Plus assez solide en tout cas pour supporter l'Humanité.
Elle leva le nez vers le ciel. S'il y avait de l'espoir pour son espèce, pour les quelques cousins et sa fratrie qui formaient les derniers survivants de la famille Moreau, il était là haut. Ils devaient partir et ce matin-même on lui avait demandé de faire partir des éclaireurs.

Le matin-même
Convoquée chez le Major. Et au trot, Moreau. La jeune femme ignorait quelle bourde elle avait commise mais elle devait être sévère pour se voir convoquée chez le supérieur du régiment en plein milieu d’un entraînement qu’on n’interrompait pas à moins d’une situation gravissime. Son esprit effleura brièvement l’idée qu’il soit arrivé quelque chose à sa sœur mais même dans ce cas, ce n’était pas le Major en personne qui délivrait la nouvelle.
En vue de la porte, elle tenta sans y parvenir de se rendre présentable. Des mèches de cheveux poissés de sueur adhéraient à son front, sa tenue était sale, une odeur de fauve persistante émanait de toute sa personne et elle avait les mains moites. Elle toqua.
« Entrez… Ah Harper » - l’emploi du prénom n’augurait rien de bon « Venez, asseyez-vous. Nous étions justement en train de parler de vous. » ‘Nous’ désignait le Major et un officiel affable en costume trois pièces dont la simple présence semblait mettre son supérieur dans ses petits souliers. Harper se glissa jusqu’à la chaise avec la précaution qu’elle réservait d’ordinaire aux théâtres d’opération les plus risqués. L’officiel tenait sur ses genoux un dossier ouvert. LE SIEN.  Que se passait-il bon sang ? « Harper Moreau ? » commença l’homme. « Elle-même. » « Née en 2020 à Dunedin, fille de Rosemary et William Moreau. » « Oui, monsieur. » « Vous avez un CV impressionnant, soldat. » « Merci, monsieur. » « Et laissez-moi vous dire que je suis personnellement impressionné par votre gestion de la prise d’otage de la banque alimentaire de Wellington. » Harper haussa  les épaules. « C’était des civils désespérés et affamés. Ils avaient juste besoin qu’on les écoute pas qu’on leur tire dessus. » « Quoi qu’il en soit, j’ai admiré votre sang froid. Ce qui m’amène à mon deuxième point. Je travaille pour la NASA, et nous, soldat Harper, avons une proposition à vous faire. »
Les vagues léchaient la plage dans un grand bruit de galets remués. Dans le fond la décision était déjà prise. Peu important les 48h de réflexion imposée par le Major ou les dangers inhérents au voyage spatial dans sa tête Harper avait déjà un pied dans les étoiles.

2180.
160 ans. Ça ressemblait à une blague, une putain de blague. Au pitch d’un film de science fiction navrant à l’époque où les cinémas existaient encore. Le trou noir avait englouti un siècle en quelques jours pendant leur avarie sur Harvelle et personne ne s’était rendu compte de rien. Bonjour le choc au réveil. Ils avaient débarqué sur Vesta, façon chiens dans un jeu de quilles, pour découvrir les descendants de leurs anciens collègues sans comprendre ce qui avait bien pu se produire. Ils étaient des fossiles vivants. Comme les coela… caela…un des poissons préférés de sa grand-mère. Aucune chance de revoir sa sœur un jour. Elle ignorait même si un Moreau vivait encore quelque part dans ses restes d’humanité qu’ils n’avaient toujours pas contactés. La sensation de vertige remonta dans ses tripes le deuil et la culpabilité dans son sillage.
Elle secoua la tête pour chasser les pensées parasites. Elle ne pouvait pas perdre son temps là-dessus. Pas lorsqu’on comptait sur elle pour assurer la sécurité du groupe. Vérifiant une dernière fois son équipement, elle sortit. Les parfums de Vesta la cueillirent au vol.
 

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